L’accès à un système d’assainissement ...

Sanergy intègre toute la chaîne d’assainissement en créant un vaste réseau de toilettes payantes, en transformant les déchets en engrais biologiques et aliments pour animaux et en les commercialisant auprès des paysans kenyans. L’adhésion de la communauté au projet est l’un des facteurs clés de réussite de ce social business. L’exemple de Sanergy montre qu’il est indispensable que tous les acteurs de la chaîne de valeur puissent en retirer des bénéfices.

Cet article est extrait du numéro

Cet article est extrait du numéro 23 sur le social Business

L’idée de Sanergy a émergé au MIT (Institut de technologie du Massachusetts), lors d’un exercice où il était demandé aux étudiants de développer une solution entrepreneuriale qui réponde à un défi de lutte contre la pauvreté affectant au moins un milliard de personnes à travers le monde. Ani Vallabhaneni, Lindsay Stradley et moi-même avons décidé de mutualiser nos expériences afin d’élaborer une solution systématisée au problème sanitaire en milieu urbain.

4,1 milliards de personnes n’ont pas accès à une installation sanitaire élémentaire (Baum et al., 2013). À Nairobi, les 2,5 millions d’individus vivant dans les bidonvilles ont recours à des pratiques non hygiéniques comme les « toilettes volantes » et l’utilisation de fosses à ciel ouvert.

Le but initial de Sanergy était de développer un vaste réseau de toilettes payantes couvrant les différents bidonvilles de Nairobi pour ensuite collecter et transformer les déchets en engrais biologique et en biogaz. Mais notre attention s’est vite portée sur deux autres voies. D’une part, afin d’atteindre un plus grand nombre de clients potentiels et de mieux répondre à leur demande, nous avons développé notre circuit de distribution en l’ouvrant aux propriétaires fonciers et aux écoles. D’autre part, nous avons expérimenté d’autres façons de traiter les déchets. C’est ainsi que nous avons développé des aliments pour animaux à base d’insectes, sains et riches en protéines.

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Premiers enseignements du fonds d’impact du ...

   Bien que les populations pauvres des pays en développement soient disposées à payer pour des biens et des services de base, les solutions du secteur privé n’y répondent pas efficacement. Ces populations doivent souvent payer des prix plus élevés pour des biens et services similaires ou se contenter d’une qualité inférieure.

Nous pensons que les institutions financières de développement ont un rôle crucial à jouer en stimulant les initiatives privées, et en favorisant le développement d’entreprises sociales et rentables. Le DFID a décidé de s’engager dans les investissements à impact afin de relever plusieurs défis liés à ce marché (fragmentation du marché, hétérogénéité de l’information, difficulté des gestionnaires de fonds à mesurer les performances sociales et environnementales des investissements à impact, etc.). Il a donc créé en 2012 le programme « Impact », dont la composante clé est le fonds DFID Impact Fund doté de 75 millions de dollars. L’objectif de cette facilité est d’investir dans des entreprises qui répondent aux besoins des plus pauvres tout en étant rentables, avec une approche de type « fonds de fonds ». C’est l’institution financière de développement anglaise CDC qui gère le fonds et qui est donc chargée de sélectionner les gestionnaires des fonds. Elle gère également un autre fonds du DFID, l’Impact Accelerator Facility, doté de 40 mil- lions de dollars. À court terme, ces initiatives stimuleront la confiance des co-investisseurs, grâce à des méthodes robustes d’évaluation de la performance financière et de l’impact. À plus long terme, elles visent à catalyser d’autres financements en démontrant la viabilité financière et l’impact positif de ces modèles économiques orientés vers les populations pauvres.

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L’innovation frugale, une révolution venue ...

Les entrepreneurs des économies émergentes sont les pionniers d’un nouveau modèle, l’innovation frugale. Cette approche vise à créer davantage de valeur sociale en minimisant le recours à des financements et ressources naturelles rares.

L’Inde, la Chine, le Brésil et quelques pays émergents d’Afrique se sont érigés en pionniers d’un nouveau modèle : l’innovation frugale. Celle-ci est diamétralement opposée à une approche élitiste habituellement en vigueur dans les pays industrialisés et centrée sur un processus de recherche et de développement qui est coûteuse et rigide. Cette approche occidentale s’appuie sur un modèle d’innovation structuré et gourmand en ressources, qui cherche « à faire plus avec plus » ; inversement, l’innovation frugale vise à « faire mieux avec moins », à créer davantage de valeur sociale tout en minimisant le recours à des financements et des ressources naturelles rares.

Des solutions innovantes nées de l’ingéniosité et du bon sens

Des milliers d’entrepreneurs et d’entreprises innovantes apparaissent dans les économies émergentes telles que le Kenya, l’Inde, le Pérou ou les Philippines.Pour s’affranchir de la rareté des ressources, ces derniers font appel à l’innovation frugale afin de développer de nouvelles solutions à la fois abordables et durables.

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Une entreprise sociale pour améliorer l’ac ...

Le jeune ingénieur belge Ruben Bäumer pilote l’initiative Sénérgie, une entreprise sociale qui entend améliorer l’accès à l’électricité au Sénégal grâce à la vente de kits solaires. Il revient sur le potentiel et les défis d’un tel projet.

Quel était votre objectif de départ quand vous avez lancé Sénérgie ?

Je voulais travailler dans la solidarité et le développement, en faisant quelque chose de concret sur le terrain dans mon domaine, l’ingénierie. On a démarré une entreprise sociale au Sénégal, Sénérgie, pour vendre des petits panneaux solaires conçus en Allemagne par la société Fosera et fabriqués en Thaïlande. Ces kits de haute qualité, que nous vendons environ 250 euros, sont équipés de quatre lampes LED, d’un chargeur de téléphone portable et d’une radio. Nous avons formé un partenariat avec Caurie, une institution locale de microfinance, pour permettre d’étaler l’achat du produit sur dix-huit mois, avec une garantie de trois ans pour le kit solaire, y compris la batterie au lithium.

Par où avez-vous commencé ?

En 2014, nous avons fait une étude de faisabilité sur le terrain avec trente kits solaires. Nous avons financé ce projet pilote avec une campagne de crowdfunding et grâce au soutien d’Academics for Development, une organisation étudiante qui a démarré à Louvain et s’est étendue à d’autres universités en Belgique. Elle vise à donner aux étudiants, aux jeunes étudiants comme moi la possibilité d’aller dans les pays en développement pour faire de l’entreprenariat social et mettre en application leur savoir avec des entrepreneurs locaux.

Pourquoi avez-vous choisi le Sénégal ?

En Afrique de l’Ouest, le marché de l’énergie solaire n’est pas aussi développé qu’en Afrique de l’Est ou australe. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons commencé au Sénégal.

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Social business : « intégrer dès maintenan ...

CERISE et ses différents partenaires (AFD, AIDR, CIDR, Entrepreneurs du Monde, Fondation Grameen Crédit Agricole, GRET, I&P, IRAM, Proparco) ont élaboré une grille d’analyse ‘’Social Business’’.

Quelle utilité ? Entretien avec Jon Sallé, responsable de programme chez CERISE.

Le Social Business fait l’objet d’un engouement certain de la part de nombreux acteurs (bailleurs publics et privés, ONG, entreprises…). Pourquoi un tel engouement ?

D’abord, il faut dire que l’idée sous-jacente de ce nouveau secteur, qui est de combiner entrepreneuriat et impact social, est particulièrement attractive ! Le « social business » recouvre un ensemble complexe d’organisations qui diffèrent par leur statut légal, leur relation au capital et au profit, à l’innovation, etc. Toutes ces structures ont un point commun cependant : le problème social ou environnemental auquel elles s’attaquent doit être transcrit dans leur mission sociale.

Le social business s’inscrit dans la tendance mondiale des initiatives responsables qui  émergent.

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Good enough innovation : concilier impact soc ...

 

Les 3 à 4 milliards de personnes vivant avec moins de 6 dollars par jour intéressent de plus en plus les entreprises. Conquérir ce marché requiert des innovations de rupture, et la good enough innovation permet aux acteurs du social business de concilier pérennité économique et impact social. Entretien avec David Menascé, professeur à la chaire Social Business / Entreprise et Pauvreté d’HEC.

Social business, Bottom of the Pyramid, Good enough innovation… parle-t-on de la même chose ?

Si l’ambition finale est la même – réconcilier la pérennité économique et l’impact social, ces termes renvoient néanmoins à des pratiques différentes.

Le concept de Bottom of the Pyramid (BoP), inventé par CK Prahalad désigne de manière schématique à la fois un segment de population – les 4 milliards de personnes vivant avec moins de quelques dollars par jour – et une approche stratégique visant à inventer des business models qui soient à la fois rentables économiquement et  positifs socialement.

La notion de social business est un peu différente. Popularisée par le professeur Muhammad Yunus, l’ambition du social business est d’inventer des modèles pérennes économiquement dans le but explicite d’atteindre un objectif social. L’aide publique ne pouvant être à la hauteur des besoins, il s’agit d’inventer des mécanismes économiques pérennes pour résoudre des problèmes sociaux – accès à l’eau, à l’énergie ou à l’assainissement – avec un partage de la valeur ajoutée différent de celui opéré dans les stratégies classiques. Muhammad Yunus a en effet fondé le social business sur le principe de « no loss, no dividend », l’ensemble des profits éventuellement générés devant être réinvestis dans le social business.

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Quand le CAC 40 s’engage sur la voie du soc ...

Le principe selon lequel les entreprises du secteur privé ont la responsabilité et un intérêt à promouvoir des modèles économiques plus durables et inclusifs fait de plus en plus consensus. Mais qu’en est-il sur le terrain ? Les entreprises du CAC 40 mettent effectivement les moyens pour concrétiser leurs engagements  en matière de développement durable et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion via des initiatives de social business.

Au-delà de la responsabilité sociétale des entreprises

 Le « Plan d’action Lima-Paris » de la COP21, qui répertorie, entre autres, des initiatives portées par les entreprises en faveur du climat, ou encore l’importance accordée au secteur privé lors de l’adoption des nouveaux Objectifs de développement durable (ODD) par l’ONU en septembre dernier, sont autant de signes que la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE) n’est plus à démontrer. Cette responsabilité s’est matérialisée, entre autres démarches, par la mise en place d’initiatives de social business, c’est-à-dire des activités économiques dont l’objectif n’est pas la maximisation des profits mais la réponse à un besoin sociétal. Au-delà des politiques de RSE, il s’agit du développement de modèles économiques innovants qui participent à la transformation de l’entreprise de l’intérieur, de leur modus operandi et de la façon même de faire du business.   L’enquête « Les entreprises du CAC 40 et le social business » publiée par Convergences en 2015 met en lumière 14 entreprises développant ce type d’initiatives. Les résultats de ce premier état de lieux mettent en évidence la grande diversité des projets de social business portés par des entreprises du CAC 40. L’enquête souligne le potentiel de développement à exploiter au sein de ces entreprises déjà engagées dans cette voie et celles qui ne se sont pas encore lancées dans l’écosystème du social business.

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Du programme d’ONG à l’entreprise : l’ ...

L’ONG française EDM a lancé en 2012 le programme de distribution de produits de cuisson et d’éclairage Palmis Enèji pour répondre aux besoins énergétiques des populations les plus pauvres en Haïti. Depuis deux ans, ce social business a été transformé en société anonyme. Ce changement de statut, de même que le partenariat avec Total Haïti et l’institution de microfinance PMS, lui ont permis de pérenniser et d’étendre son action.

Haïti, un des pays les plus pauvres au monde, enregistre un taux de précarité énergétique très important : 72 % des ménages n’ont en effet pas accès à l’électricité. Pour s’éclairer, les familles haïtiennes ont recours aux bougies ou aux lampes à kérosène. 95 % des ménages utilisent par ailleurs du bois ou du charbon de bois pour cuisiner – ce qui aggrave la déforestation – et des foyers rudimentaires. Ces habitudes de cuisson sont souvent inefficaces et les fumées provoquent des maladies respiratoires.

Il existe pourtant des matériels plus adaptés et moins nocifs pour la santé ou l’environnement. Les lampes solaires permettent un éclairage de meilleure qualité et moins cher sur le long terme ; les foyers améliorés et les réchauds au gaz de pétrole liquéfié (GPL)2 consomment moins d’énergie pour cuisiner. Mais, en Haïti, ces produits sont peu disponibles et les services financiers permettant leur acquisition sont rares. C’est pour en faciliter la diffusion que Palmis Enèji a vu le jour – tout d’abord sous la forme d’un programme, conçu et piloté par l’ONG française Entrepreneurs du Monde.

Changer de statut pour pérenniser son action

Entrepreneurs du Monde mise tout particulièrement sur le modèle de l’entrepreneuriat social pour favoriser la diffusion de produits à fort impact sanitaire, économique et écologique auprès des populations les plus défavorisées des pays en développement. En Haïti, l’ONG a choisi de diffuser des réchauds à gaz et des foyers améliorés à bois ou à charbon, ainsi que des lampes solaires.

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La diversité du social business : l’exempl ...

Malgré un environnement macroéconomique et politique difficile, Madagascar dispose d’un tissu économique relativement diversifié et dynamique, si on le compare à des pays similaires en termes de niveau de développement. Cette caractéristique nationale explique sans doute la vitalité des social business à Madagascar. Une étude pilotée par l’AFD a ainsi permis de dénombrer près de 90 projets répondant à une définition large du social business, à savoir des organisations (tous statuts confondus) ayant un objectif social prioritaire et recherchant l’autonomie financière.

 

D’où vient le social business à Madagascar ?

Dans un pays où la pauvreté touche plus des deux tiers de la population, avec une faible capacité de l’État à fournir les services essentiels (dans un contexte de crises politiques successives), les acteurs non étatiques essaient de trouver des solutions alternatives pour améliorer les conditions de vie des populations.

Il s’agit des organisations de la société civile, des ONG mais également des projets de social business qui ont déjà une longue histoire à Madagascar et qui existaient bien souvent avant la popularisation du terme de social business par Mohammed Yunus.

La moyenne d’âge des projets recensés est en effet de 10 ans et plus d’un tiers des projets ont plus de 15 ans.

Quand on regarde les initiateurs de ces projets, on constate que les ONG sont à l’origine de près d’un projet sur deux (46 %), à la recherche de revenus autonomes pour leur projet de développement, au-delà des seuls financements publics.

À quoi ressemblent les projets de social business à Madagascar ?

Quand on regarde de près les projets recensés, on est frappé par la diversité des projets de social business :diversité des problèmes sociaux ciblés (insertion, accès à des produits et services essentiels pour les plus pauvres, structuration de filières productives, préservation de l’environnement, etc.) ; diversité des secteurs d’activité (même si la microfinance domine encore avec près d’un tiers des projets) ; diversité des statuts (entreprises mais aussi associations, ONG, coopératives et parfois des montages hybrides) ; diversité des publics cibles (clients, salariés, fournisseurs, personnes extérieures, environnement). Ceci témoigne de la transversalité et de l’adaptabilité du modèle social business à de nombreux domaines.

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Le Social Business au secours du développeme ...

Le Social Business fait actuellement l’objet d’un engouement certain de la part des bailleurs de fonds, qui se dotent de stratégies ou d’outils dédiés (Banque asiatique de Développement, USAID, DFID, KFW et l’AFD tout récemment). Le social business, peut en effet apparaitre comme la solution miracle dans ce contexte d’austérité budgétaire. Mais que l’on ne s’y trompe pas : le soutien financier public reste une des conditions de sa réussite.  

Concilier objectif social et impératif de rentabilité

Le social business affiche l’ambition de s’attaquer, comme les politiques sociales, à des problèmes sociaux mais en générant dans le même temps des revenus indispensables à la pérennité du projet, sur un modèle économique de type entrepreneurial. Il s’agit d’organisations de statut différents (associations, ONG, coopératives, entreprises, …) qui affichent un objectif social (et/ou environnemental) prioritaire et qui recherchent l’équilibre financier pour ne pas dépendre de financement publics.

Si le profit n’est pas l’objectif premier, il est le moyen d’assurer l’autonomie du projet et de le faire croître s’il y est réinvesti. Les bénéficiaires de ces projets peuvent être les clients (à qui l’on vend à prix bas des produits de première nécessité), ou bien les salariés (à qui l’on offre plus qu’un emploi : conditions de travail améliorées, réinsertion, …) ; les fournisseurs (à qui l’on offre des débouchés stables à un prix équitable, en les aidant à structurer leur filière), voire des personnes extérieures.

Mais comment atteindre l’équilibre financier lorsque l’on vend un bien ou service destiné aux plus pauvres ? Comment déterminer un prix suffisamment bas pour être accessible aux bénéficiaires ciblés, mais suffisamment élevé pour atteindre l’équilibre financier ? L’enjeu du social business est double : s’attaquer à un problème social (lutte contre la pauvreté, améliorer l’accès aux services de base ou à des produits essentiels, lutte contre la déforestation…) avec des parties prenantes généralement pauvres, tout en gagnant suffisamment d’argent pour assurer l’autonomie financière de l’organisation.

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